C'est une proposition que la candidate socialiste met en une de son tout nouveau site : elle veut "la gratuité du stationnement pour les voitures électriques", qu'il s'agisse de voiture appartenant à des résidents ou à des visiteurs.
Sur le fait de favoriser les véhicules électriques, pourquoi pas. Il est vrai que diesel pose pas mal de problème (il est cancérigène notamment), l'essence rejette moins de particules fines mais une bonne dose de CO2. En terme de qualité de l'air, une voiture électrique permet de mieux respirer dans les rues de Paris.
Mais le problème de la voiture en ville, ce n'est pas seulement la pollution, mais aussi la place prise par un véhicule qui pèse une tonne et mesure au moins 2 mètres par 4.
C'est exactement ce qui est pointé par des initiatives comme le Parking Day (rendez-vous le 20 septembre prochain) : trop d'espace est dévolu aux automobiles, aussi bien pour leur déplacement que pour leur stationnement. Les autres usages (marche à pied, vélo, bus...), même si l'évolution est nette depuis 10 ans, sont trop souvent considérés comme accessoires alors qu'ils sont supérieurs dans leurs usages à la voiture. Et au prix du mètre carré parisien, mobiliser autant d'espace à même pas 17 euros de l'heure (prix de l'infraction), c'est assez scandaleux.
Si l'objectif est de créer des embouteillages de voitures électriques, qui seront certes plus silencieux mais n'amélioreront pas la fluidité des déplacements, l'idée d'Anne Hidalgo est bonne. Si c'est pour promouvoir d'autres modes de déplacements que la voiture individuelle, c'est raté.
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Photo AnneHidalgo