Michel Serres, Jeremy Rifkin : penser l'avenir avec optimisme

Loin des déclinistes, loin des nostalgiques d'un monde déjà disparu, il existe fort heureusement des penseurs (et des penseuses !) qui préfèrent imaginer ou tracer les grandes lignes de demain. Aujourd'hui : Michel Serres et Jeremy Rifkin.

poucette.jpg A plus de 80 ans, Michel Serres ne passe pas son temps à geindre contre la jeunesse actuelle. Il voit au contraire dans ses pratiques compulsives du téléphone et de la pratique de la communication électronique instantanée des opportunités dignes de romans de science-fiction (dans le trilogie martienne de Kim S. Robinson par exemple, les citoyens de Mars votent avec un bracelet de communication).

Celle que vous appelez "Petite Poucette", parce qu'elle a toujours en main le clavier de son téléphone, est née à ce moment-là… Comment la définissez-vous ?

Oui, Petite Poucette est née au début des années 1980. Elle a une trentaine d'années aujourd'hui. Les gens comme moi, nés d'avant l'ordinateur, nous travaillons AVEC lui. Nous sommes en dehors de l'ordinateur. Petite Poucette, elle, vit DANS l'ordinateur. Pour elle, l'ordinateur n'est pas un outil, mais fait partie de ses conditions de vie. Elle est sur Facebook, les réseaux sociaux, son téléphone est branché avec elle…

Oui, j'ai l'âge de la Petite Poucette, ce n'est sans doute pas étranger à mon amour pour la pensée actuelle de Michel Serres. Au niveau des révolutions, je trouve qu'il oublie la révolution du néolithique (agriculture et sédentarisation), à mon avis, mais il se focalise sur les moyens de l'écrit, alors on peut pardonner. Mais l'interview mérite lecture : Serres : "Ce n'est pas une crise, c'est un changement de monde". Quel dommage que le JDD l'ait entourée de courts articles remplis de poncifs !

Jeremy Rifkin, président de la Fondation pour les tendances économiques (la FOET), est plus entrepreneur que philosophe. Mais il n'oublie pas de penser. Les tendances économiques de sa fondation, ce sont les siennes : sortie des énergies fossiles, du nucléaires, énergie produite et distribuée en réseau... le tout doublé d'une capacité à rendre ce futur désirable, estampillé "Troisième révolution industrielle".

Extrait de son interview : «La France a l’opportunité de renouveler un élan» :

Comment décririez-vous la troisième révolution industrielle ?

Par la conjugaison de nouvelles technologies de communication avec de nouveaux systèmes énergétiques. Au XIXe siècle, première révolution industrielle, le charbon et la machine à vapeur ont produit l’imprimerie qui, via l’école publique, a formé une main-d’œuvre compétente. Puis deuxième révolution, l’électricité a généré le téléphone, la radio et la télévision, accompagnant l’ère du pétrole, de l’automobile, de l’urbanisation des banlieues, de la consommation de masse… L’heure est aux énergies vertes et renouvelables, partagées grâce à Internet. Des énergies inépuisables sont à la portée de tous, gratuitement : le soleil, le vent, la géothermie, les vagues, les déchets… Avec une production distribuée en ligne, aussi spontanée que le partage d’information, le coût de «l’énergie internet» va dégringoler.

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Enfin, je sais bien que ça la ferait rougir de se retrouver à côté de ces deux géants, mais je tenais à vous mettre en lien une penseuse qui ne fait pas non plus que penser mais qui fait, avec enthousiasme et envie : Anne-Sophie Novel, dégoteuse de tendances du futile à l'utile en passant par l'indispensable, importatrice en France du locavorisme et de la co-révolution. Si si.

Bonne fin d'année !

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