Les bonnes nouvelles du scrutin européen #ep2014

Le problème avec les déflagrations telles que celle d'hier, c'est qu'elles emportent tout sur leur passage. Difficile ensuite de retrouver au milieu des débris quelques motifs de se réjouir.

Mais même sur le pire tas de fumier peuvent pousser de jolies fleurs. Alors parce que la vie continue, qu'il ne faut pas se laisser abattre, tentons de trouver quelques une de ces fleurs. Je vous préviens tout de suite, le bouquet sera bien maigre et surtout parfois un peu fané. Si vous avez d'autres bonnes nouvelles signalez-les en commentaires cet article sera mis à jour en conséquence.

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Au niveau européen tout d'abord

Syrizas gagne en Grèce (26 %, 7 sièges, devant Nouvelle Démocratie à 6 sièges), et le groupe GUE-NGL (la gauche "radicale"[1]) progresse en sièges à Bruxelles. C'est une bonne nouvelle surtout qu'avec Alexis Tsipras, la gauche radicale européenne a enfin sauté le pas de l'espace politique européen, avec un porte-drapeau continental.

Le groupe Verts / ALE se maintient en sièges, ce qui est une bonne alors que le nombre global de députés diminue au niveau Parlement.

De nouvelles nationalités vertes vont siéger au PE :

  • Mirela Holy en Croatie,
  • 2 ou 3 sièges en Espagne,
  • En Hongrie avec un élu de LMP, ce qui fait de ce pays le premier de la MitellEuropa et de l'ancien bloc de l'Est à envoyer un écolo pur jus au Parlement européen !

(Mes sources : cet "overview" en PDF (que le Parti vert européen va mettre à jour) et cette carte du Nouvel Obs (onglet Europe bien sûr).)

Tsipras ouvre la voie pour une coalition majoritaire

Pourquoi pas ? A mon avis, sans les libéraux de l'ADLE (où siège le Modem par exemple), point de salut, car la majorité serait trop faible. De là à savoir si la gauche "radicale" et l'ADLE arriveraient à vivre dans la même coalition, il y a un pas que je ne franchirai pas. Tout cela repose dans les mains du PSE qui a la responsabilité de proposer une telle issue, et sortir de la cogestion mortifère entre PSE et PPE. Je ne suis pas très optimiste sur ce point.

Pour la France ensuite

L'abstention recule. Certes de pas grand chose mais la lente glissade de l'abstention n'est donc pas inéluctable. C'était peut-être pour être plus nombreux à voter FN, mais nous n'avons à nous en prendre qu'à nous-mêmes si ce n'était pas pour nous.

Implosion de l'UMP. Je ne vais pas résumer les déboires de Copé, le retour régulier de Sarkozy, les envie de Front chez une bonne partie des militants... Ça va tanguer sec chez les héritiers du gaullisme (ou de ce qu'il en reste).

La partie de cache-cache derrière notre petit doigt grâce au système électoral censé nous protéger du FN est terminée. Et il serait vraiment temps d'arrêter de "contextualiser" les résultats du FN, de les relativiser en calculant par rapport aux électeurs inscrits, à la population française (pourquoi celle de la planète ?). Le contraire de cet article en fait.

La disparition de LO et du NPA : vote confidentiel, désormais capté par le FDG ce qui, avec toutes les réserves que j'ai à propos de Mélenchon et du PCF, est un vote beaucoup plus utile.

Des résultats encourageants pour les Verts, dans certains territoires, qui montrent, s'il le fallait encore, que là où l'on obtient des résultats visibles et où nos priorités sont cohérentes avec le vécu de la population, nous faisons des voix :

Et n'oublions pas qu'on a gagné des voix depuis 2012 !!! (merci Slate, ah ah ah).

Pour conclure et pour mémoire, quelques liens

Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette élection un succès pour les Verts, sauf un: Cohn-Bendit

Les européennes représentent traditionnellement une élection importante pour les Verts, parti «europhile» profitant du mode de scrutin proportionnel pour obtenir des élus. Ils surpassent cette année leur score de 2004 (7,41%), mais restent en-dessous de celui de 1999 (9,72%), époque où Daniel Cohn-Bendit menait déjà la liste écologiste. Un semi-échec donc, au lendemain d’élections municipales réussies, qui ont vu le parti emporter de grandes villes comme Grenoble et obtenir en moyenne 12% des suffrages.

Reporterre nous enjoint à une alliance à gauche toute, qui rompt avec la culture du "un pied dedans, un pied dehors" des Verts (dans un édito d'Hervé Kempf au titre un chouaïa emphatique : L'alliance ou le fachisme) :

Un échec profond, enfin. Les écologistes n’arrivent pas à imprégner en profondeur la culture politique française. La gauche ne parvient pas à transformer la réalité de l’injustice sociale en révolte. Il ne suffit pas de stigmatiser les médias, aux mains de l’oligarchie, qui soutiennent massivement le front UMP-PS et amplifient les sirènes de l’extrême-droite. C’est dans les stratégies des mouvements écologiste et de gauche qu’il faut chercher les responsabilités.

Elle peut se résumer à la question des alliances : en restant attachés, directement ou indirectement, au PS, les écologistes et la gauche ne peuvent convaincre qu’ils représentent vraiment l’alternative. Il faut être dedans ou dehors.

Terra Eco parle de divorce entre l'Europe et la société

Inutile dans ce cadre de diaboliser un Front National aux anges toute la soirée de dimanche. La responsabilité est tout à fait collective. Et la règle à ce jeu est sans appel : nous avons les élus que nous méritons.

Les 5 enseignements du scrutin selon Le Monde

Note

[1] Que je déteste ce terme

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