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mardi 14 janvier 2014

Les pistes cyclables dans le ciel de Londres, ou comment ne pas favoriser le vélo en ville #mun75000

Ça buzze, ça fait de belles images de perspectives d'un Londres ensoleillé et propre, avec une piste cyclable d'un rose irréelle comme suspendue entre les tours de la City.

londres-piste-cyclable-volante.jpg

Permettez-moi de vous dire que cette vision du futur est dépassée et semble sortie du droit de Metropolis, un film de science-fiction allemand de 1927[1].

Metropolis_01.jpg

Tout ça me rappelle le "bus volant" qui passe au-dessus des voitures : de la soi-disant innovation en transports en commun ou en urbanisme qui se torture les méninges pour ne surtout pas toucher à un mètre carré dévolu à la voiture. Dans un cas comme dans l'autre, les millions d'argents publics sont bons à dépenser tant qu'on ne touche pas à la sacro-sainte place de la voiture alors qu'elle est le nœud du problème.

Il revient bien moins cher d'adapter la chaussée existante, de mieux partager la rue plutôt que de dépenser des dizaines de millions d'euros dans d’hypothétiques projets. Ces voies rapides pour vélo serviraient à des personnes qui n'ont que de grands trajets à faire, au prix d'une livre sterling par trajet. En bas, les cyclistes pauvres et les voitures encore dans les embouteillages, ainsi que les piétons et les riverains, toujours autant pollués.

A Londres ou à Paris, un tel réseau mettrait 20 ans à se constituer, soit autant que le métro automatique du Grand Paris. Il est plus rapide et moins cher de diminuer la vitesse autorisée des voitures en ville (et pas seulement en ville mais c'est une autre question), augmenter la place pour les circulations douces et les piétons... Il y a du travail encore à Paris même si la direction prise depuis 2001 est la bonne.

L'article béat du Figaro : Londres rêve de pistes cyclables aériennes (pointe tout de même le côté pharaonique de la chose)

Deux articles intéressants sur le projet londonien et la place des piétons à Paris, concurrencés par le parking sauvage des deux roues motorisés :

En réalité, si l'on veut amener les citadins à monter en selle, la simplicité doit primer. Le vélo est par définition un transport fluide, rapide, adaptable. La personne qui circule à bicyclette doit être en mesure de s'arrêter pour faire une course, rebrousser chemin, changer d'itinéraire en fonction du trafic ou de ses envies. Le cycliste ne traverse pas la ville, il la vit. Il a besoin de quelques infrastructures, des facilités telles que les "tourne-à-droite", mais surtout d'une circulation apaisée, d'automobilistes et de motards qui le respectent. Enfin, le cycliste ne sent jamais plus à l'aise que dans une ville où circulent déjà d'autres personnes à vélo.

Le Conseil de Paris a voté à l'unanimité un voeu de l'adjoint et candidat écologiste Christophe Najdovski, qui vise à interdire le stationnement des deux-roues sur les trottoirs. L'élu entendait se démarquer de ses concurrentes: «Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet souhaitent toutes les deux réduire encore l’espace disponible pour les piétons parisiens en créant des places pour deux-roues motorisés sur les trottoirs ou en diminuant leur verbalisation. C’est un non-sens en termes d’écologie, de sécurité et de tranquillité publique », a-t-il expliqué.

Note

[1] Un film à voir toutefois, bien qu'un peu long.